Méditation, plus facile à dire qu’à faire !

Méditation en entreprise, méditation pour la prise de décision, méditation pour mieux guérir… Apparemment, la méditation, c’est un truc à la mode, et ça marche super bien. Ce qu’on ne vous DIT PAS, c’est que ça semble simple quand on écoute quelqu’un en parler, mais qu’en réalité, s’asseoir sur un coussin et « observer ses pensées sans les suivre », c’est juste affreux. Limite infaisable, surtout lorsque l’on a (comme tout le monde), environ 37 982 pensées à la seconde qui nous poussent – je dirais même, qui nous exhortent – à les suivre.

Un p’tit tour dans le sac de noeuds qui nous sert de cerveau         Capture

Voici un exemple concret et précis : une première pensée se présente, celle de notre frigo vide. Tout un monologue fascinant s’engage alors. « Mince, non, il reste quand même 2 tomates dedans. Bon, ça peut faire une sauce. Mais du coup, il me faudrait des herbes, des épices pour l’agrémenter, et des pâtes. Je prends des sans gluten cette fois ? La dernière fois, les « normales » avaient franchement collé à la casserole. J’ai mis genre 20 mn à les décoller à l’huile de coude ! Hummm. Mais j’ai déjà mangé des pâtes il y a 2 jours. Bon, je prends du riz alors ? ».
Voilà. On en est à une dizaine de pensées, issues d’une seule. Et on les a toutes suivi : on a été chercher les pâtes au supermarché, en les visualisant sur l’étagère. On les a déjà cuisiné, et on peut déjà voir l’assiette fumante qui résulte de nos efforts culinaires. Bref, on a vécu l’avenir, mais pas le présent.
Et au bout d’un moment certain : « Flûte, je suis sensée méditer là. Pffffff. J’arrive jamais à rien. C’est pas pour moi ce truc. Bon, allez, on se concentre. Sinon, j’ai quoi dans le placard ? ». And it’s on again…

meditation1« Allez paix intérieure, j’ai pas que ça à faire ! »

Dompter notre esprit sauvage

Alors, on peut tricher ! On peut utiliser plusieurs supports pour retenir cette attention baladeuse. Un mantra que l’on se répète inlassablement, une image mentale que l’on visualise, une couleur, un visage, un paysage, l’air qui entre et sort des narines, le ventre qui se gonfle et s’abaisse, ou la flamme d’une bougie que l’on fixe : peu importe, du moment qu’on ramène l’esprit sur ce support dès qu’il se fait la malle !
Vous verrez, au début, on ne fait que ça : ramener l’attention au support. Comme un chiot qui apprend à marcher avec la laisse, court au loin, et une fois au bout de la corde, revient vers vous.
Les Bouddhistes utilisent quant à eux l’image d’un éléphant et d’un singe : au début, l’éléphant est gris, le singe marron et les deux animaux courent bien loin devant nous. Ils sont maîtres à bord et nous suivons en mode ski nautique, bringuebalés de tous les côtés ! Et puis, à force d’efforts méditatifs et de domptage d’esprit sauvage, l’éléphant blanchit et le singe devient rose (c’est un symbole hein) et marchent au pas. Mieux : ils marchent à nos côtés, et nous finissons tous ensemble dans le Nirvana, le paradis bouddhiste. Ou en Samadhi, pour les yogis. L’appellation importe peu 🙂

meditation elephant blanc

Dessin : Parcours du méditant, avec son éléphant et son singe, jusqu’au Nirvana

Gérer le corps qui dit « flûte ! »

Assis sur un coussin, les jambes croisées, pendant 20, 30, 60 minutes… voire plus. Rapidement, le corps dit flûte, crotte de bique, tabernacle. Les épaules se mettent à peser bien lourd, le dos en a plus qu’assez de faire son office de colonne qui tient tout et veut juste se plier, les genoux s’enflamment, les pieds commencent à s’assoupir et du coup on se sent reposer sur du vide… Voilà qui occupe rapidement tout l’esprit, qui oublie d’un coup le contenu du frigo et cette sombre histoire de pâtes pour se concentrer sur cette douleur atroce au mollet gauche ! On est pas plus dans la méditation qu’avant, sauf que maintenant on ne réfléchit plus au dîner de ce soir : on est en pleine souffrance ! En réalité, notre tête exagère la sensation et la rend bien plus insupportable qu’elle n’est réellement. Ça semble facile de dire cela maintenant, alors que je suis confortablement assise devant mon ordinateur à taper ce texte… Et pourtant, c’est vrai : prenez le temps de regarder votre douleur en face, d’en percevoir la texture, et vous verrez qu’elle n’est pas (toujours) aussi méchante que ça. On ne vous demande pas d’être maso non plus : si la douleur est trop vive, alors ouf ! On a le droit de bouger, de secouer les jambes, voire de méditer sur une chaise, les mains sur les genoux !
Les bienfaits de s’asseoir sur un coussin par rapport à la chaise ? On muscle le dos, on travaille sur l’ouverture des hanches, sur la souplesse de l’articulation des genoux et des chevilles.

Il est important de noter que les postures de yoga, les asanas, ont été conçues pour préparer le corps à maintenir cette posture assise de méditation. Il n’était pas question à la base d’avoir des biceps fuselés ou des fesses rebondies, bien loin des préoccupations de l’époque. Les méditants utilisaient les postures pour assouplir leur colonne vertébrale, pour mobiliser leurs articulations, et s’assurer qu’un corps souple, fort et en top forme limiterait voire supprimerait toute douleur intempestive susceptible de venir troubler la concentration de l’esprit. En résumé, on se met sur la tête, à l’envers, en équilibre, tout ça dans le simple but de rester assis en paix. À méditer…

La grande leçon de la méditation

À certains moments, la méditation devient un truc magique. Je vous jure. On vit des « expériences ». Le problème, c’est qu’elles arrivent de nulle part et repartent comme elles sont venues. On cherche alors à les interpréter, à les faire revenir, à les revivre… En vain. La méditation, c’est l’apprentissage du lâcher-prise, l’acceptation du «ah mince alors je ne contrôle pas tout, et encore moins ma tête ? ». C’est ça, en fait, la première claque que nous met la méditation : on croit tout contrôler dans nos vies, et en fait, on ne sait même pas contrôler notre tête…

La douleur physique de l’assise est aussi une grande leçon : j’ai mal, très mal, mais je sais que je peux à tout moment délier mes jambes, les secouer, détendre ma nuque et mes épaules. La douleur est un état impermanent, temporaire, comme presque tout dans la vie.
Alors quand je traverse un moment difficile, douloureux de l’existence, je peux me souvenir de cela : flûte, ça pique vraiment beaucoup, mais ça va passer ! Après la pluie vient le beau temps, au bout du tunnel se trouve le soleil, etc etc etc. Qui n’a pas déjà pris l’avion par un jour grisounet et triste pour constater qu’au-dessus des nuages, le ciel est toujours bleu ? La méditation nous le prouve : au-delà de la douleur, notre intérieur est toujours calme et paisible, comme un grand tableau blanc sur lequel tout s’inscrit et s’efface.

Alors, tentés ?

Il existe de très nombreuses méditations guidées disponibles en ligne, des livres à foison sur le sujet, des endroits où pratiquer en groupe… Et il y a votre chez-vous, avec un investissement en matériel assez minime : un bon coussin, un plaid pour se couvrir, et une motivation sans faille ! 🙂

Swami Sivananda disait : « Une once de pratique vaut mieux qu’une tonne de théorie ». Alors lisez, documentez-vous sur le sujet, mais surtout, asseyez-vous sur votre coussin et pratiquez la concentration !

 

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